Formulaires de cautionnement du CCDC (version 2024)
Un changement évolutif dans la protection des cautions
Le 21 mai 2024, le Comité canadien des documents de construction (CCDC) a publié les éditions 2024 de ses formulaires standards de cautionnement, y compris le formulaire 220 (cautionnement de soumission), le formulaire 221 (cautionnement d’exécution) et le formulaire 222 (cautionnement de paiement de main-d’œuvre et des matériaux).
Il serait presque sous-estimé de dire que cette mise à jour était très attendue. Les documents de cautionnement n’avaient pas été révisés depuis 2002, et il est compréhensible que, par rapport aux standards contemporains, ils sont devenus obsolètes. En effet, ils ne satisfont plus aux exigences de service que les acteurs clés du secteur, tels que les entrepreneurs et les bénéficiaires finaux, sont en droit d’attendre.
Au cours des deux premières décennies du nouveau millénaire, l'ACC a souvent entendu des maîtres d'ouvrage et des réclamants exprimer leur frustration face à la protection insuffisante offerte par le libellé standard des cautionnements. Bien souvent, ces maîtres d’ouvrage prenaient alors les devants en créant et imposant leurs propres libellés dans le but de pallier ces lacunes. Il va sans dire que ces « solutions de rechange » comportaient fréquemment des dispositions extrêmement contraignantes, au point de rendre difficile, voire impossible pour les entrepreneurs de petite et moyenne envergure d'obtenir un cautionnement, et ce, même pour des projets pour lesquels ils étaient par ailleurs qualifiés.
En tant que mesure temporaire, l’Association canadienne de caution a publié deux séries de libellés révisés, la première en 2012 et la seconde en 2021. Ces mises à jour visaient à établir une relation plus équilibrée entre la caution, l’entrepreneur et le maître d’ouvrage, tout en tenant compte des préoccupations des utilisateurs finaux frustrés et en réduisant l’écart entre les attentes et la réalité de la prestation. Bien que les efforts aient été couronnés de succès, ils l’ont été de manière modeste, et plusieurs maîtres d’ouvrage publics de premier plan ont adopté et continuent d’utiliser ces formulaires antérieurs de l’ACC.
Les éditions 2012 et 2021 des formulaires de cautionnement de l’ACC demeurent accessibles sur notre site web. Cependant, avec la publication tant attendue des formulaires 2024 de cautionnement du CCDC, nos versions précédentes ne feront plus l’objet d’efforts de promotion de notre association et nous encourageons vivement les maîtres d’ouvrage à intégrer ces nouveaux standards de pointe dans leurs documents d’appel d’offres et de contrat.
Les membres de l’ACC et les autres parties prenantes sont probablement au courant que de nombreux changements (peut-être même la majorité) apportés aux cautionnements du CCDC version 2024 s’inspirent des normes établies rédigées pour le règlement sous la Loi sur la construction de l’Ontario, instaurée en 2018. Les nouveaux formulaires du CCDC, et en particulier les documents relatifs à l’exécution et au cautionnement de paiement, offrent un niveau de détail supérieur et incluent des clauses qui n’étaient pas présentes, ni même envisagées, dans les éditions précédentes.
La plupart de ces nouvelles dispositions ont été ajoutées pour apporter plus de clarté et de souplesse au processus de réclamation d’un cautionnement. D’autres ont été incluses pour répondre aux préoccupations des intervenants concernant la protection offerte par les cautionnements et ce qui peut et devrait être attendu d’une caution en cas de réclamation. D’autres encore ont été introduits pour aborder les développements récents, juridiques ou judiciaires et commerciaux, qui ont un impact sur les industries de la construction et du cautionnement.
Il est important de souligner que le « profil de risque » des normes de cautionnement n’a pas changé. En d’autres termes, les cautionnements n’offrent pas un éventail plus large de protection ou ne donnent pas aux bénéficiaires ou aux réclamants plus que les versions antérieures de 2002. Les cautionnements demeurent des instruments de garantie conditionnels qui répondent au défaut de l’obligation sous-jacente. Les recours dont dispose la caution demeurent également inchangés.
Ce qui a changé, c’est :
- Le niveau de détail entourant les protections devrait grandement contribuer à apporter plus de clarté et de certitude à la protection offerte.
- Le niveau accru de réactivité requis d’une caution lors de la prestation de son service de réclamation.
- Avec le cautionnement d’exécution, la possibilité d’une interaction constructive plus fréquente entre la caution et le bénéficiaire.